Le quotidien russe indépendant Nezavicimaya a publié le 19 mai un article surprenant sur la stratégie de Veolia, qui à l’inverse des entreprises occidentales se retirant du marché russe, prévoit de se développer sur le marché porteur du traitement des déchets.
Veolia dispose d’une référence de premier ordre avec son contrat de service avec la région de Nijny Novgorod qui lui a cédé la gestion due la collecte et du traitement des déchets urbains. En 2018, le premier complexe de tri des déchets entièrement automatisé de Russie a été conçu et mis en service dans cette région avec une capacité de traitement de plus de 470 000 tonnes par an. Selon l’article, Veolia enregistre aujourd’hui plus de 1,5 million d’abonnés dans trois régions russes.
La collecte et le traitement des déchets sont un sujet sensible en Russie qui immobilise maintenant les plus hautes autorités en raison des réactions et des nombreuses manifestations de la population protestant contre les pollutions et nuisances liées à la mauvaise collecte et au traitement problématique des déchets.
Le gouvernement a récemment facilité la procédure de remplacement des opérateurs défaillants et comptent sur le savoir-faire et les technologies des entreprises occidentales. Après le départ de plusieurs de ses concurrents, notamment allemands, Veolia voit donc l’opportunité de prendre des parts significatives sur un marché rentable et avec des perspectives de croissance considérables.
Après les départs emblématiques de Société générale et Renault, l’article conclut que « Veolia est un exemple d’entreprise de niveau mondial qui comprend l’importance stratégique du marché russe et démontre qu’il est possible de résister aux pressions des gouvernements occidentaux pour isoler la Russie. »
L’avenir dira si Veolia est un cas à part ou l’expression d’un changement d’attitude des entreprises européennes et françaises qui pourraient considérer que l’abandon du marché russe aujourd’hui empêcherait toute perspective de retour ultérieur.